Pierre Flynn à la Cité d'Art
Entrevue
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On a beau chercher, impossible de trouver un autre spectacle qui nous ait autant enthousiasmé cette année. Ou l’année d’avant. Ou même la précédente. Depuis 2015, on l’a vu quoi, au moins une, souvent deux fois l’an, Pierre Flynn ? Et à chaque fois, sa prestation s’est hissée au sommet de notre palmarès personnel. Une merveille. Un bijou. Un moment de grâce. En formation rock ou en solo. Au Grand-Théâtre de Québec ou dans un sous-sol d’église. Au cœur de l’hiver ou en pleine canicule.
L’album, déjà, est immense. Sorti sur les tablettes en 2015, après 14 ans d’attente – quand on ose arrondir un 15, l’artiste hausse ses sourcils broussailleux –, le dernier opus du ténébreux chanteur a été porté aux nues par des critiques ravis et des fans qui n’y croyaient plus. On le sait : on en est. Des textes travaillés, polis, puissants ; une voix extraordinaire, profonde, capable des plus belles envolées comme des plus doux murmures ; une musique capable de faire jaillir les ambiances et les atmosphères sans pour autant renier son fil mélodique. Du grand, très grand art.
Le 26 juillet dernier, après plus de trois ans de tournée en groupe ou en duo, l’artiste tentait son premier vol solo depuis la présentation de son nouveau matériel. Il était nerveux avant d’entrer en scène, Pierre Flynn, peut-être encore plus qu’à l’habitude. Et, comme d’habitude, il a su transcender cette angoisse pour livrer l’un des shows les plus sentis, les plus sincères, les plus vibrants qu’on ait vu depuis longtemps.
On était à peine plus d’une trentaine dans le petit sous-sol de l’ancienne église de Cap-à-l’Aigle. Attentifs comme pas un fidèle ne l’a sans doute été dans la grande salle en haut en écoutant le sermon du curé, même en plein cœur des années 1950. Le voici qui entre en scène – Flynn, pas le curé –, tout de noir vêtu, les yeux pétillants sous le front haut, le sourire franc, la barbe désormais plus blanche que noire. Pourtant, sa musique n’a pas pris une ride. Sortie des cartons d’Octobre, Survivance rappelle le chemin parcouru, mais aussi la permanence des thèmes et des influences musicales. 1975, et déjà tout est là : de l’or brut, mais de l’or tout de même.
Un bon tiers du spectacle, tout comme dans la formule en grand ensemble, est consacrée aux chansons de Sur la terre : la pièce éponyme, livrée en ouverture à la guitare, est toujours aussi prenante ; le formidable crescendo d’Étoile étoile atteint des sommets d’émotion ; Duparquet, par son ampleur narrative, rappelle l’exceptionnelle Lettre de Venise et est traversée d’une touchante nostalgie. Ce n’est qu’une chanson, et pourtant c’est presque un roman. Quant à la tempétueuse Parc Lahaie, décoiffante en groupe, elle ne perd rien de sa force incantatoire en solo : sur le claviers, les accords pleuvent et tonnent alors même que la voix de Flynn gronde au dessus, orage contenu puis libéré.
Entre les pièces, l’artiste raconte et se livre, simplement, avec humour. On devine toujours le trac, mais le sourire de Flynn, ouvert, ravi, l’éclipse. Tout se passe bien, semble-t-il dire. Évidemment, a-t-on envie de lui répondre : comment pourrait-il en être autrement, avec un tel répertoire, une telle aisance au piano et à la voix, une telle authenticité dans les échanges ? Dans ces conditions, les quelques accrochages et le regard qui s’égare parfois sur les partitions sont bien aisés à pardonner : on les apprécie, même, comme autant de preuves de la rareté du moment.
On pourrait continuer longtemps, s’arrêter à chaque chanson, chaque pièce, pour en souligner la beauté, la justesse, le souffle. Magistrale, cette version de Possession, livrée debout sur le devant de la scène, sans piano ni guitare : seulement une lourde chaîne à la main, frappée sur le sol en cadence, mauvais sort qui se fait prière. On n’imagine pas autrement les bardes d’autrefois, on croit presque à leur magie. Inoubliable, cette interprétation de Le retour, portée par une voix immense, enveloppante, invincible. Et puis il y a L’ennemi, Croire, Sur la route, et même Ma prière, trop rarement chantée, surhumaine dans l’église.
À la sortie, la tête pleine et le cœur content après 2h30 d’une incroyable communion, impossible de ne pas se sentir privilégiés. La conclusion s’imposait : s’il fallait ne voir qu’un spectacle cette année, c’était celui-là. Tout simplement.











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